Terrains

Les activités du dP SPAD sont concentrées sur les zones de haute et moyenne altitude à Madagascar. Trois terrains ont été retenus pour les expérimentations

Les Hautes-Terres centrales

Les Hautes Terres centrales de Madagascar génèrent 36 % de la production rizicole nationale essentiellement dans les rizières aménagées dans les vallées, dans les grandes plaines ou bien sur les versants en terrasse des nombreuses collines qui constituent le paysage (UPDR/FAO, 2001). Dans cette zone, densément peuplée(plus de 100 habitants/km2 dans la région du
Vakinankaratra contre 36 habitants/ km2 au niveau national en 2010), les possibilités d’expansion de la riziculture irriguée sont de plus en plus limitées. Pour répondre à la demande croissante de riz, le développement de la riziculture pluviale sur les flancs des collines et sur les plateaux sommitaux, habituellement réservés aux cultures de maïs, haricot, patate douce et manioc ou aux pâturages, est apparu comme une option à explorer. L’absence de variétés de riz pluvial suffisamment tolérantes au froid pour être cultivées à des altitudes supérieures à 1 300 m, a conduit au lancement d’un programme de création variétale spécifique au milieu des années 1980, qui a marqué le début des interactions entre le Cirad et le FOFIFA.

Le moyen Ouest du Vakinankaratra

Le Moyen Ouest, zone traditionnellement consacrée à un élevage bovin extensif transhumant, a connu une colonisation agricole déjà ancienne à partir de fronts pionniers développés le long des axes de communication. Les cultures vivrières présentes sur les collines (riz pluvial, maïs, manioc, pois de terre (« voanjobory »), arachide) sont principalement auto-consommées. Cette région, peu peuplée, est principalement constituée de grandes savanes herbeuses, parcourues par les feux de brousse, les repousses après feux étant exploitées par les troupeaux transhumants. Le réseau hydrographique y est très dense, les vallées sont encaissées avec des surfaces de bas-fonds restreintes. Par rapport aux Hautes Terres, les températures moyennes sont plus élevées et la saison sèche plus longue (Figure 3, Tableau 2). L’altitude diminue et les températures augmentent au fur et à mesure que l’on avance vers l’Ouest (altitude comprise entre 700 et 1100 m). Les sols y sont plus fertiles que sur les Hautes Terres. Les travaux de recherche dans cette zone n commencé au début des années 2000 pour le développement de systèmes de culture durables. Le climat étant moins froid que sur les Hautes-Terres, il permet une meilleure gestion des cultures de contre saison et des systèmes durables. 

La région du Lac Alaotra

Au cours des grandes phases historiques qui se sont succédé depuis 1897, la région du lac Alaotra a toujours été une zone d’investissements massifs et un réceptacle d’innovations diverses. Dès l’indépendance, le gouvernement malgache a entrepris de faire de cette région aux potentialités rizicoles importantes, le « grenier à riz » de Madagascar. Une forte intensification de la riziculture a été réalisée par le biais de la promotion de divers facteurs techniques (intrants, traction attelée, plus récemment petits motoculteurs motorisés…). Le succès de la riziculture irriguée de cette région a attiré de nombreux migrants, doublant ainsi la population en 20 ans. La pression foncière est telle que les nouveaux ménages n’ont pas accès aux plaines irriguées. La colonisation des « tanety », très sensibles à l’érosion, est alors devenue pratique courante. La mise en culture des terres sur les collines marque leur appropriation mais les processus de « lavaka » engendrés par les déforestations massives provoquent d’importants dégâts dans les rizières en aval (ensablement). Depuis les années 1990, la recherche scientifique (principalement menée par le CIRAD et le FOFIFA) a tenté de diffuser de nouvelles techniques capables d’intensifier la production agricole tout en préservant le milieu et ses ressources. Les activités du dP dans la zone sont plus limitées maintenant que les grands projets de recherche-développement (BV-Lac, ABACO) sont achevés.